La victoire sans appel des conservateurs britanniques donne à réfléchir.
Le peuple s’est mis à voter à droite.
Des bastions travaillistes depuis l’ère victorienne ont basculés.
Souveraineté et social ont constitués la matrice gagnante de Boris Johnson.
Avec le Brexit et le projet « Global Britain », il réalise pour le Royaume-Uni ce que le Général de Gaulle avait rêvé pour la France.
Avec ses programmes d’investissements publics, il devient le fossoyeur du cycle ultra-libéral ouvert par Margaret Thatcher il y a quarante ans.
Les tories ont su épouser le nouveau clivage politique, capter le vote de l’Angleterre périphérique, celle des “somewhere”, tels que décrit par David Goodhart. Répondre à l’insécurité culturelle et économique du bloc populaire.
La droite française n’a pas pris la mesure de la recomposition de l’électorat des démocraties occidentales. Elle s’accroche mordicus à ses vieilles lunes perdantes.
Comment gagner une élection avec pour seul horizon politique l’adaptation de la France aux exigences de la mondialisation?
La droite gestionnaire -plus de policiers, moins d’impôts- a vécue. Elle n’a plus d’espace politique.
Elle en est réduite à jouer les arrières gardes décaties d’une macronie dont elle partage la vision du monde à quelques nuances près. En témoigne son positionnement inaudible sur la réforme des retraites, la PMA ou l’immigration.
Sous peine de faire de la figuration en 2022 dans le triste concours de beauté qui s’annonce, la droite doit se réinventer d’urgence.
Elle doit trouver son Boris Johnson.
Bernard Marie